Quand ? Le 16 mars 2022, de 9h30-17h00
Dans son ouvrage classique Les droites en France, René Rémond établit une filiation entre le giscardisme et l’orléanisme. Il voit dans la tradition orléaniste du XIXe siècle et dans l’action des républicains indépendants sous la IVe République, puis dans celle des giscardiens à partir de 1958, une inspiration similaire : l’attachement au libéralisme qui se conjugue avec un esprit conservateur, c’est-à-dire la préoccupation d’éviter des changements trop brusques et l’acceptation de réformes lorsqu’elles apparaissent nécessaires. Il considère également que la politique menée par le Président Giscard d’Estaing durant son septennat se rattache à cette tradition libérale-conservatrice, qu’il s’agisse des réformes de société menées pendant la période 1974-1978, des réformes institutionnelles visant à renforcer le fonctionnement du parlementarisme et les droits de l’opposition ou de la politique économique qui se caractérise par un rejet du dirigisme et des nationalisations, et une préférence pour la rigueur budgétaire.
L’hypothèse de ce colloque est que l’on retrouve dans la pensée politique du Président Giscard d’Estaing un certain nombre de convictions dont le rapprochement avec la tradition orléaniste ne saurait être fortuite et qui pourrait être le fruit d’un héritage familial.
Ces filiations intellectuelles multiples seront mises au jour à travers l’étude des itinéraires politiques et des textes d’Agénor et Jacques Bardoux, des figures marquantes que furent Camille de Montalivet et Georges Picot, ainsi que du parcours politique d’Edmond Giscard d’Estaing. Des comparaisons entre les textes de ces hommes politiques et ceux du Président Giscard d’Estaing pourront également être effectuées, afin de dégager des convergences intellectuelles. Toutes ces pistes de recherche, adoptant notamment une perspective d’histoire des idées politiques, apporteront une contribution précieuse à notre connaissance des différentes sensibilités de la droite française, du libéralisme au conservatisme, qui perdurent, tant dans le monde des idées que dans la vie politique, tout au long du XIXe et du XXe siècle.
Comité d’organisation :
- Jean-Claude Casanova, membre de l’Institut,
- Alain Laquièze, Professeur agrégé de droit public
- Eric Peuchot, maître de conférence en droit public
- Olivier Revol, préfet honoraire
- Eric Roussel, membre de l’Institut