L'édito

par Patrick Gérard

Membre du conseil scientifique de la Fondation V. Giscard d’Estaing

VGE et les institutions : tout est resté !

Adolescent, Valéry Giscard d’Estaing a assisté à l’effondrement du pays en 1940 ; député, il vit celui de la Quatrième République en 1958. Il soutient alors le projet du général de Gaulle de faire adopter une nouvelle Constitution puis participe au gouvernement pendant douze ans.

Elu président en 1974, il sait que les institutions de la Cinquième République se sont révélées efficaces, notamment pour surmonter la crise d’Algérie et les événements de mai 1968. Valéry Giscard d’Estaing veut les moderniser sans les bouleverser.

D’abord en faisant entrer des femmes au Gouvernement : Simone Veil est la première femme ministre de plein exercice de la Cinquième République.

Ensuite en donnant davantage la parole au peuple : les jeunes de 18 à 21 ans deviennent électeurs dès juillet 1974, les Parisiens élisent leur maire en 1977, les Français élisent directement leurs représentants au Parlement européen en 1979.

VGE veut aussi valoriser la fonction parlementaire : les ministres viennent répondre aux séances de « questions d’actualité » à l’Assemblée ; une révision de la Constitution permet à 60 parlementaires estimant qu’une loi votée (par la majorité) ne respecte pas la Constitution de saisir le Conseil constitutionnel. Innovation, le Président rencontre régulièrement les grands dirigeants de l’opposition.

Il prône une « démocratie française » apaisée : lorsque se profilent les élections législatives de mars 1978, il indique que si l’opposition gagne, elle gouvernera et qu’il restera Président. Finalement, la majorité est confirmée par les électeurs auxquels le Président avait demandé de faire « le bon choix pour la France ».

Après ces élections, il veille à mieux protéger tous les citoyens. Il crée la CNIL pour que l’informatique en plein essor ne porte pas atteinte aux libertés. Il exige de l’administration qu’elle motive toute réponse défavorable à un administré. Il décide que les documents administratifs seront communicables au public.

Giscard assume enfin en 1981 avec élégance la première alternance de la Cinquième République et verse les archives de son septennat aux Archives nationales.

Et cinq Présidents plus tard, tout cela est resté !

L'ACTUALITE DE LA FONDATION

Le Prix VGE 2023 remis

Le 9 octobre 2023 a eu lieu la cérémonie de remise du prix V. Giscard d'Estaing 2023, au Sénat.

Un lauréat et trois vice-lauréats ont été récompensés par ce Prix que la Fondation VGE remet une fois par an, depuis 2019, en partenariat avec la Fondation Robert Schuman.

Le thème de cette 5è édition autour duquel les candidats devaient rédiger un essai, était "En quoi l'agression russe contre l'Ukraine modifie-t-elle le projet européen?"

L'ancien Ministre, Alain Lamassoure, Président de l'Observatoire de l'Enseignement de l'Histoire en Europe présidait la cérémonie dans le Salon Pourpre, à laquelle participaient les membres du Jury du Prix VGE, du Conseil d'administration mais aussi des personnalités politiques.

Après un propos de bienvenue par le sénateur Louis-Jean de Nicolaÿ représentant la présidence du Sénat, l'Ambassadeur Etienne de Poncins, Secrétaire du Prix VGE, a animé la remise des prix aux heureux étudiants primés pour leur engagement européen.

Découvrez les profils des lauréats en cliquant sur leur nom et lisez leurs essais en cliquant sur le bouton joint.

Le lauréat: Eymeric JOB

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avec le Président de séance, Alain Lamassoure

Les 3 vice-lauréats:

Alexandre LEJEUNE

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Pauline ENGELSEN

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Sepanta SALARI

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Avec Valérie HAYER, député européen; membre du jury

avec Louis GISCARD d'ESTAING, Président de la Fondation VGE

avec Jean-Dominique GIULIANI, Président de la Fondation R. Schuman

Salle comble pour assister à la remise du 5è prix Valéry Giscard d'Estaing:

de nombreuses personnalités étaient présentes parmi lesquelles Anne-Aymone Giscard d'Estaing, Anne-Marie Raffarin, Pascale Joannin, Eric Roussel, Patrick Gérard, Frédéric et Pierre Louis Giscard d'Estaing, Lucas Paszkowiak, Alain Trampoglieri, Eric Hélard,...

Le Conseil scientifique de la Fondation VGE travaille sur les 50 ans de l'élection de V. Giscard d'Estaing

Les membres du Conseil scientifique (historiens, universitaires et politiques) se sont réunis le 17 octobre denier sous la présidence d'Eric Roussel et en présence de Louis Giscard d'Estaing et de Dominique Bussereau, pour évoquer et organiser les actions commémoratives à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'élection à la présidence de la République de V. Giscard d'Estaing, en mai 2024.

Merci à eux pour leur implication!

Café-débat & dédicace avec Patrick Gérard

Echanges stimulants et amicaux avec Patrick Gérard, docteur en droit et membre du Conseil scientifique de la Fondation, pour un café-débat animé par Dominique Bussereau, Vice-Président de la Fondation autour de la sortie de l'ouvrage "Dictionnaire de la Constitution".

Tarif préférentiel pour les Amis de la Fondation en commandant cet ouvrage auprès de la Fondation: secretariat@fondation-vge.org

Lire son dernier article dans Les Echos

Plusieurs sites, à Paris, portent désormais le nom du Président V. Giscard d'Estaing:

Les arrêts de bus desservis par les lignes 68, 69 et 87 situés Quai Valéry Giscard d’Estaing en face du Musée d'Orsay ont également été renommés "Valéry Giscard d'Estaing".

--> taggez la @Fondation_VGE devant ces lieux sur les réseaux sociaux et nous publierons vos posts dans notre Lettre d'information:

ZOOM SUR...

L'année 2024 représente les 50 ans de l'élection de Valéry Giscard d'Estaing à la Présidence de la République (19 mai 1974).

La Fondation Valéry Giscard d’Estaing qui a pour vocation d’honorer la mémoire de l'action du Président Valéry Giscard d'Estaing et de contribuer à la valorisation de sa pensée dans toutes ses fonctions mettra en œuvre plusieurs événements pour célébrer ce cinquantième anniversaire.

Accompagnée par les membres de son Conseil scientifique présidé par M. Eric Roussel, membre de l’Institut, et de son Conseil d’Orientation, la Fondation sensibilisera l’opinion aux sujets que le Président Valéry Giscard d’Estaing a porté avec vision et détermination, et qui gardent toute pertinence pour notre nation.

--> Pour ce faire, nous avons besoin de votre soutien:

* en faisant part de propositions

* en rédigeant des contributions

* en vous impliquant dans l'organisation

d'événements

* en faisant un don

Ecrivez-nous à secretariat@fondation-vge.org.

Un aperçu des projets de commémoration:

... à découvrir en intégralité dans cette plaquette :

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Une photo et son histoire

Sommet de Rambouillet, 17 novembre 1975 © Archives Nationales fonds présidentiel VGE, article AG/5(3)/3495, reportage n° 3153

de gauche à droite: le Pésident du Conseil italien Aldo Moro, le Premier Ministre du Royaume-Uni Harold Wilson, le Président des Etats-Unis Gerald Ford, le Président français Valéry Giscard d'Estaing, le chancelier fédéral allemand Helmut Schmidt, le Premier ministre du Japon Takeo Miki.

Nous sommes en novembre 1975.

Sur fond de ralentissement économique et industriel, le président Valéry Giscard d'Estaing convie les chefs d'Etat des Etats-Unis (Gerald Ford), de la RFA (Helmut Schmidt), du Japon (Takeo Miki), du Royaume-Uni (Harold Wilson) et de l'Italie (Aldo Moro) dans les Yvelines, à Rambouillet, pour une réunion au sommet. C'est la poursuite de l'esprit du "Library Group" comme on surnommait ces "causeries monnaie et taux d'intérêt" qui se tenaient, en apparté des réunions du FMI, dans la bibliothèque de la Maison Blanche quelques années plus tôt entre VGE, Helmut Schmidt et leurs homologues Ministres des finances.

Une fois élu à la tête de l'Etat, le président français est convaincu que ce format de rencontre des 6 pays les plus développés permettra de rapprocher les points de vue.

Le premier G6 de l'histoire est ainsi consacré aux problèmes économiques et monétaires afin de trouver une réponse coordonnée aux désordres monétaires et économiques apparus depuis le début de la décennie: la suppression de la parité fixe entre le dollar et l'or et la remise en cause du système de Bretton Woods (1971) et le premier choc pétrolier (1973) sont en effet passés par là, et avec eux un important ralentissement de l'activité industrielle et une poussée inflationniste, affectant les économies occidentales.

Comme lieu d'accueil, l'hypothèse du château de Rambouillet qui d'habitude accueille plutôt les "chasses présidentielles" est jugé ni trop fastueux (comme le serait Versailles) ni trop modeste. VGE souhaite éviter les gros rassemblements où chaque décideur serait accompagné d'une demi-douzaine de conseillers. Les journalistes aussi sont tenus à l'écart pour que les terrains d'entente qui se dessinent ne soient pas dictés par des annonces spectaculaires.

C'est cela qui permettra une certaine intimité des échanges -pense-t-il- une certaine complicité aussi.

Plus tard, les Etats-Unis imposeront la présence du Canada et le G6 deviendra G7 en 1976, puis G8 en 1997 avec la Russie et de nouveau G7 en 2014 après le départ forcé des Russes, suite à la crise de Crimée.

De ce jour de novembre 1975 date ainsi la création des sommets du G6 qui existent encore aujourd'hui.

L'ENTRETIEN

A l'occasion du 65è anniversaire de la Constitution française, Didier Maus a répondu à nos questions.

Didier MAUS

Ancien conseiller d’État

Président émérite de l’Association française de droit constitutionnel

Maire de Samois-sur-Seine (2014-2020)

Membre du Conseil Scientifique de la Fondation VGE

La Constitution française a 65 ans cette année et a fait preuve d'une remarquable stabilité. Que vous inspire cette longévité?

Il s’agit presque d’un miracle ! Depuis 1789 une des constantes de notre histoire constitutionnelle est l’extraordinaire instabilité des textes et des régimes. Certes cela découle largement des turbulences des années 1789-1851, mais l’image demeure.

La durée de la IIIème République (65 ans) est fréquemment imputée à la souplesse des Lois constitutionnelles de 1875. Elles ne contenaient que le strict minimum à propos de l’organisation des pouvoirs constitutionnels et n’avait aucune ambition dogmatique. À l’inverse, la Constitution du 4 octobre 1958 est une constitution complète, avec une nuance à propos des droits et libertés fondamentaux. [...]

La réforme de la saisine du Conseil constitutionnel,

ils en parlent...

Lire l'article en entier dans France Forum

Les réformes pour rendre les citoyens

plus libres et plus responsables :

Jean-Claude Casanova, à l'époque Conseiller au cabinet du premier ministre Raymond Barre et Xavier Gouyou-Beauchamps, porte-parole du Président de la République reviennent dans cette vidéo plus largement sur les réformes institutionnelles du septennat de V. Giscard d'Estaing permettant de "rendre les citoyens plus libres et plus responsables".

Cliquez sur la photo pour visionner la vidéo, réalisée par B. Clerc-Renaud.

A L'AGENDA

6 décembre 2023: Colloque à l'occasion des 45 ans des Lois Scrivener

Sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, les lois Scrivener ont marqué un tournant en matière de protection du citoyen-consommateur, visant à établir un cadre juridique solide pour la défense des droits des consommateurs, instituant notamment le droit de rétractation.

Ce colloque intitulé « 45 ans après les lois Scrivener, quelle protection du consommateur à l’heure des plateformes et de la data ? » interrogera autour d’experts, de professionnels et de représentants des consommateurs, les évolutions, les réussites et les défis en matière de protection du consommateur.

JE M'INSCRIS

A LIRE...

Antoine Vincent a publié «Un septennat nouveau. Tome I» (Ed. du Lys bleu), dans lequel il raconte l’histoire fictionnelle de V. Giscard d'Estaing s’il avait été réélu, en 1981, face à François Mitterrand.

Trois questions à l'auteur, Antoine Vincent:

Qui êtes-vous et comment vous est venu l’idée de cette uchronie ?

"Je m’appelle Antoine Vincent, j’ai 21 ans et suis serveur dans une brasserie à St. Lô.

J’ai toujours lu beaucoup – même si je n’ai aucun diplôme - les bibliothèques de mes parents et grands-parents étaient très fournies en livres sur la politique, l’histoire etc.

En lisant les mémoires de V. Giscard d’Estaing « Le pouvoir et la vie » lorsque j’étais au Lycée et en voyant divers documentaires à la TV, je me suis demandé ce que la France serait devenue si VGE avait été réélu, s’il n’y avait pas eu la parenthèse de l’alternance socialiste."

Comment avez-vous procédé concrètement ?

"Je travaillais dans un restaurant où l’ambiance n’était pas très joyeuse lorsque j’ai commencé à rédiger ce livre, chez moi, début de l’an dernier, un peu « dans mon coin », sans en parler à personne. Cela m’a demandé un grand travail de documentation et de recherches sur Internet, notamment sur les données économiques et j’ai dû faire pas mal de calculs de conversion franc-euro bien sûr. J’ai donc imaginé, quelles lois et quelles réformes le Président Giscard d’Estaing aurait fait passer dans ce deuxième mandat, dans le contexte de l’époque quand même très différent en termes de climat social, de mœurs notamment. J’ai lu aussi d’autres de ses livres comme Démocratie française et Deux Français sur trois et les ai trouvés inspirants. C’est grâce au poste que j’occupe aujourd’hui que j’ai pu terminer mon manuscrit. Après six mois de rédaction, j’ai envoyé le projet de livre encore inabouti à plusieurs éditeurs et ai eu 4 propositions de contrat !"

Que vous a particulièrement fasciné chez VGE ?

"Son intelligence, son sens de l’humour (pas toujours compris), son sérieux – il avait une rigueur que l’on ne retrouve plus tellement depuis 40 ans… il y a plutôt un laisser-aller généralisé.

J’ai commencé par VGE mais tous les présidents m’inspirent. Je travaille déjà à un autre livre, sur un autre président, cette fois."

Merci pour cet entretien!

L'article de Bryan Muller, Docteur en Histoire contemporaine (Université de Lorraine) et membre du Conseil d'orientation de la Fondation VGE, publié dans The Conversation intitulé "La Vᵉ République a 65 ans : retour sur quelques réformes constitutionnelles phares".

L'article de Laurent Warlouzet, professeur d'histoire européenne (université Paris-Sorbonne) et membre du Conseil scientifique de la Fondation VGE publié dans la Revue du Grand continent intitulé "Élargissement de l’Union : parachever l’Europe avec l’Ukraine".

L'article de Pierre Albertini, Professeur émérite à l’université de Rouen, membre honoraire du Parlement, publié sur le site de la Revue politique et parlementaire intitulé "Giscard d'Estaing - un président visionnaire".